Comme le Rhin, l'autre grand fleuve alpin, le Rhône naît au cœur des glaciers des Alpes suisses. Leurs sources ne sont séparées que par deux cols, entre lesquels prend naissance la Reuss, un affluent du Rhin.
Le Rhin s'en va vers la Mer du Nord, à l'issue d'un long contournement du plateau suisse, tandis que le Rhône quitte rapidement l'Helvétie après une pause dans le Lac Léman. |
En matière d'aménagement hydroélectrique il existe une grande similitude de caractéristiques entre les deux fleuves. Le Rhône est divisé en trois tronçons que l'on peut comparer avec ceux du Rhin, avec également un très grand lac qui s'inscrit entre les deux premiers tronçons. Par contre seule la première moitié du cours du Rhin a été aménagée pour la production hydroélectrique, alors que l'eau du Rhône fait tourner des turbines jusqu'à Avignon.
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Premier tronçon: la rivière alpine en amont du Lac Léman, dans le canton du Valais, elle parcourt un large couloir entre des sommets dont les plus hauts dépassent les 4 000 m.
De même que pour le Rhin peu de barrages sont installés sur cette partie (deux ou trois usines au fil de l'eau), la production hydroélectrique est fournie essentiellement par des lacs de retenue, souvent construits à plus de 2 000 m d'altitude.
Avec 9 000 GWh le Valais produit 25% de l'énergie hydroélectrique de la Confédération, soit entre 14 et 15% de la production électrique totale du pays.
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En quittant le Valais, le Rhône "traverse" le Lac Léman (en été l'eau du fleuve circule en surface). Profond de 309 m le Léman doit principalement son origine à un plissement tectonique, la partie inférieure (le petit lac) entre Yvoire et Genève, s'est formée après la dernière glaciation, avec le retrait du glacier du Rhône. |
A la sortie du Lac Léman le Rhône, qui a parcouru 290 km, se lance dans un tracé chaotique entre les massifs jurassien et alpin avant d'arriver dans une plaine alluviale, en amont de Lyon.
Ce tronçon, le plus court avec 200 km, offre une dénivellation de 200 m, dix barrages hydroélectriques (trois sont en Suisse) sont construits sur cette partie, dont le barrage-usine de Génissiat qui était, à sa mise en service en 1948, le plus puissant d'Europe occidentale.
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A Lyon le Rhône, rejoint par la Saône, vient buter sur les contreforts du Massif Central et, pivotant de 90°, file droit vers la Méditerranée.
Sur ce tronçon, long de 320 km et présentant une dénivellation de 170 m, la CNR (Compagnie Nationale du Rhône) a construit, entre 1950 et 1980, treize barrages et autant de centrales hydroélectriques. Ces aménagements ont totalement transformé le fleuve, entre Lyon et la Méditerranée, en améliorant les réseaux d'irrigation et surtout en créant une artère de navigation fluviale de grand gabarit, dont la vocation était de s'inscrire dans un réseau européen avec l'aménagement de la liaison Rhin-Rhône, cette dernière a été rayée d'un trait de crayon par le Gouvernement en Juin 1997. On mesurera mieux les conséquences de cette décision dans les années qui viennent avec le renouveau du transport fluvial comme moyen de transport économique et écologiquement correct.
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Sur l'ensemble de ses 19 centrales (amont et aval de Lyon) la CNR produit annuellement près de 16 000 GWh. La centrale de Génissiat fonctionne en éclusées journalières, les 18 autres fonctionnent au fil de l'eau, avec possibilité de fonctionnement en éclusées de 2 heures maximum.
Avec une puissance totale installée de 2 700 MW, la CNR offre une puissance garantie de 1 500 MW et une puissance de pointe de 1 800 MW. |