Nous venons de définir les critères qui caractérisent les installations hydroélectriques et, il pourrait paraître simple après cela de classer une centrale dans telle ou telle autre catégorie, en fonction de ses propres caractéristiques. |
La réalité est beaucoup plus complexe car une centrale est rarement unique sur un cours d’eau, elle s’insère généralement dans un aménagement comportant plusieurs usines avec ou sans réservoir de stockage. |
Ainsi une centrale au fil de l’eau peut être classée dans les usines d’éclusées, voire dans la catégorie avec réservoir. C’est le cas notamment de la chaîne d’usines qui jalonnent la Durance, avec en tête le réservoir de Serre Ponçon. Le fonctionnement de toutes les centrales situées en aval est asservi à ce barrage. |
En France, un seul aménagement important fonctionne réellement au fil de l’eau, ce sont les usines installées sur le Rhin, en Alsace. Ce fleuve ne comporte aucun grand réservoir susceptible de moduler son débit. Néanmoins, les biefs en amont des barrages mobiles permettent une accumulation de courte durée. |
Les nombreuses centrales construites sur le Rhône fonctionnent également au fil de l’eau. Ce fleuve ne comporte pas de grand réservoir de modulation, le barrage de Génissiat, construit sur le Rhône au début de son cours en France, avec 56 hm3 (millions de m3 )ne constitue pas un réservoir important. Ici, également, le propos est à nuancer car le niveau du lac Léman est contrôlé à Genève par un petit barrage mobile de 1,5 m de hauteur, ce qui n'est pas négligeable rapporté à la superficie du lac de 580 km2. |
Le fonctionnement en éclusées journalières de la centrale de Génissiat est amorti en aval par le bassin de compensation de Seyssel afin d’assurer un débit du fleuve plus régulier, condition qui favorise le fonctionnement des usines ainsi que la navigation fluviale, en aval de Lyon. |
Par contre certains des principaux affluents du Rhône possèdent des réservoirs avec des capacités non négligeables et susceptibles d’influencer partiellement son débit, il s’agit de l’Ain et de l’Isère.
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Il existe bien sur le Rhône un réservoir dont la capacité pourrait faire rêver plus d’un hydraulicien, celle du lac Léman, avec 89 km3 (milliards de m3 ) à 370m d’altitude….combien de TWh pourrait-on produire ?? |
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