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Le Massif Central - Présentation

 
Le Massif Central
 
Une géographie complexe
Le Massif Central n’est pas vraiment central, il est contenu dans la moitié sud du pays. Sa géographie complexe résulte de sa formation étalée sur plusieurs périodes géologiques, à partir de l’ère primaire, avec pour conséquences des sols et un relief très variés.
Au centre du massif une chaîne volcanique, dont l’activité a commencé au milieu de l’ère tertiaire avec le volcan Cantal au sud et les Monts Dore au nord ( Puy de Sancy), encore plus au nord cette activité volcanique s’est poursuivie à une époque récente avec la chaîne des Puys, -70 000 à – 7 000 ans. Le climat est nivo-pluvial, les précipitations sont abondantes. La Dordogne et plusieurs de ses affluents naissent dans cette région.
 
Le sud-ouest et le sud sont formés de plateaux calcaires coupés par des canyons, ce sont les Causses.
 
Le nord ouest est occupé par un haut plateau granitique, le Plateau de Millevaches culminant en dessous de 1 000m, abondamment arrosé il donne naissance à de nombreux affluents de la Loire et de la Dordogne.
 
Au sud-est, les monts de Margeride et de l’Aubrac formés de roches cristallines et culminant à 1 500m, sont soumis à un régime nivo-pluvial. Ici prennent naissances : Truyère, Lot, Allier. Cette région s’achève, à l’est par les monts du Vivarais (source de la Loire) et, au sud-est par les Cévennes (sources du Tarn, de l’Ardèche, du Gard), ces massifs se terminent brutalement  sur le bassin rhodanien, le climat est de type méditerranéen avec de fortes précipitations pluviales à l’automne.
 
Au nord le relief s’adoucit, les vallées s’élargissent et débouchent sur le Bourbonnais.
La nature des sols intervient beaucoup dans l’hydrologie du Massif Central. Sur les sols granitiques les eaux courent en surface, dans les plaines et les larges vallées alluviales  les nappes phréatiques sont alimentées par les précipitations, alors que sur les plateaux calcaires des Causses les eaux disparaissent dans les réseaux karstiques pour réapparaître au niveau des résurgences.
 
L'hydroélectricité
Les Alpes et les Pyrénées sont le domaine des aménagements de haute chute à partir de lacs d’altitude.
Avec le Rhin et le Rhône, nous avons vu l’utilisation des débits importants sous de faibles hauteurs de chute.
 
Le Massif Central, château d’eau de la France, n’apporte ni les gros débits des grands fleuves, ni les hautes chutes des lacs de montagne. C’est un foisonnement de rivières qui partent aux quatre points cardinaux, emportant les abondantes précipitations qui arrosent le massif.
La configuration physique de la région, où les rivières empruntent des vallées encaissées, quelquefois inaccessibles, était favorable à la construction de barrages réservoirs, c’est donc logiquement ici que devait débuter la construction des grands barrages français.
La situation géographique du massif, sa proximité de la capitale constituaient des arguments supplémentaires importants.
 
Au début du XXe siècle, les liaisons ferroviaires, en service ou en construction, s’étendaient depuis Paris aux quatre coins du pays. Dès avant la première Guerre Mondiale, des projets d’aménagements hydroélectriques étaient lancés, la traction ferroviaire électrique, apparue au tournant du siècle, était demandeuse.
C’est  tout naturellement une compagnie de chemins de fer, la Cie du Paris-Orléans, qui allait construire le premier grand barrage français, le barrage d’Eguzon sur la Creuse. Commencés en 1922, la construction s’acheva en 1926 avec la mise en service de la centrale située au pied de l’ouvrage. Le déroulement du chantier fut marqué de pertes humaines et d’accidents matériels.
Les besoins en énergie électrique augmentant rapidement, la Cie du PO entreprenait dans la foulée l’équipement hydroélectrique de la plus puissante rivière de la région, la Dordogne. Le deuxième grand barrage français était révolutionnaire, dessiné par le grand ingénieur André COYNE, le barrage de Marèges est un ouvrage voûte à double courbure, 1,5 fois plus haut que celui d’Eguzon, il est trois fois moins épais.
Construit de 1932 à 1935, le barrage-usine de Marèges était le premier  de cette chaîne d’ouvrages, qui s’élevèrent sur la Dordogne au cours des deux décennies suivantes.
 
L’ensemble des centrales installées sur la Dordogne délivre une puissance totale de 1 250 MW, si l’on ajoute ses affluents, le plus puissant étant la Cère, ce sont 1 800 MW qui sont  disponibles sur le bassin de ce fleuve (1).
 
Tous les cours d’eau du Massif Central participent à la production d’hydroélectricité, quelquefois modestement. Un deuxième grand bassin de production est celui de la Truyère, cet affluent du Lot offre une puissance installée de 1 700 MW, presque autant que l’ensemble du bassin Dordogne. Cette performance est réalisée avec la présence de deux grands réservoirs : Grandval et Sarrans et surtout avec la STEP de Montézic, équipée de 4 groupes réversibles de 225 MW de puissance unitaire. La productibilité est évidemment  inférieure avec 1 800 GWh contre 3 100 pour la Dordogne.
 
Le bassin du Tarn présente une puissance installée de 700 MW, auxquels il faut ajouter les 100 MW de la centrale de Montahut (hauteur de chute : 620m) qui turbine l’eau de ce bassin et la restitue dans celui de l’Orb, donc vers la Méditerranée. De la même façon la centrale de Montpezat (120 MW) turbine l’eau prélevée dans le bassin supérieur de la Loire et la déverse dans l’Ardèche, avec une hauteur de chute de 630m. De telles hauteurs ne sont pas disponibles sur le versant atlantique du Massif Central.
 
(1) La Dordogne n’est pas un affluent de la Garonne, c’est un fleuve dont le seul point  commun avec la Garonne est l’embouchure c'est-à-dire la Gironde.



 




Date de création : 13/02/2009 . 22:50
Dernière modification : 15/07/2022 . 16:10
Catégorie : Le Massif Central
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