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Décrire la production d'énergie électrique en Espagne, c'est en premier lieu parler de l'éolien et du solaire. En effet ces deux technologies sont très développées dans ce pays. Avec plusieurs dizaines de milliers de machines installées, où que l'on soit l'éolien est tellement visible. |
La production de ces énergies, meilleure que dans les pays d'Europe du nord, est loin de satisfaire les besoins du pays. Cette production aléatoire doit être compensée par l'hydroélectricité et par la production thermique classique, tandis qu'il subsiste une filière électronucléaire en production de base. |
Les tableaux ci-dessous donnent la part des différentes filières en puissances installées et en production. On note la montée en puissance de l'éolien, qui dépasse l'hydraulique. Sans surprise,le facteur de charge de l'éolien, à 25 %, est meilleur que celui observé en France ou en Allemagne. |
Le facteur de charge de l'hydroélectrique, à 19%, est médiocre, il traduit d'une part un fonctionnement asservi à la production éolienne, qui est prioritaire pour l'accès au réseau et, d'autre part une hydraulicité très variable d'une année à l'autre, nous verrons plus loin comment cette spécificité espagnole est traitée. |
Le tableau ci-dessous donne l'évolution, sur 3 années, des puissances installées pour les différentes filières de production, ainsi que le facteur de charge pour l'année 2012, c'est à dire l'extrapolation, sur une année, du fonctionnement à pleine puissance. |
La montée en puissance et en production de l'éolien et du solaire se traduit par la baisse du thermique classique, ce qui est logique, mais cette baisse ne pourra pas se poursuivre indéfiniment sans mettre en péril le réseau général du pays. |
La production électronucléaire est restée pratiquement inchangée avec un excellent facteur de charge. |
L'Espagne est interconnectée avec la France, le Maroc et bien évidemment le Portugal, mais les capacités de transit avec les deux premiers pays sont limitées. Globalement l'Espagne est importatrice, en période de surproduction éolienne une exportation vers la France est possible. |
Plusieurs projets de construction de STEP sont prêts pour une mise en chantier, mais ils paraissent attendre une conjoncture plus favorable. Ces nouveaux aménagements, greffés sur des installations existantes, présentent des puissances installées de 400 MW à 1 000 MW. Leur réalisation devrait favoriser la régression des productions à partir d'énergies fossiles. |
Le tableau ci-dessous donne une évolution des productions annuelles pour les différentes filières de 2000 à 2012. |
Sur plusieurs années l'hydrologie de l'Espagne subit de fortes variations, les montagnes ne possèdent pas de glaciers régulateurs (1), c'est le régime pluvial qui domine sur une grande partie du territoire avec des pluies abondantes et régulières sur la façade atlantique (nord-ouest), mais de longues périodes de sécheresse sur le plateau central, entrecoupées de fortes précipitations. Ces particularités ont conduit ce pays à se doter d'un énorme parc de réservoirs hydrauliques (1 000 barrages) à buts multiples. |
Le cumul de capacité de ces réservoirs est d'environ : 54 000 hm3 (millions de m3), soit autant (sinon plus) que tout le reste de l'Europe de l'ouest. Ces réservoirs, dont les plus grands peuvent nécessiter plusieurs années pour leur remplissage, sont également programmés pluri-annuellement pour leur utilisation. |
Seule une petite partie de ces réservoirs est utilisée pour la production hydroélectrique, l'irrigation est la plus grosse consommatrice, l'adduction d'eau pour certaines métropoles bénéficie également de ces réserves. Ces lacs artificiels ont permis le développement du tourisme nautique dans certaines régions semi-désertiques, enfin dernière justification de cet équipement, qui peut paraitre surdimensionné, l'écrêtement des crues et le soutien des débits en période sèche. Concernant l'écrêtement des crues, certains grands réservoirs sont maintenus en permanence à un niveau très inférieur à leur capacité normale. |
(1) Seul le massif de la Maladeta conserve encore quelques dizaines d'hectares de glaciers autour du Pic d'Aneto, ailleurs leur disparition a laissé place à une multitude de lacs de montagne (les estanys), souvent très petits, qui assurent néanmoins un rôle régulateur sur le débit des torrents de montagne. |
La péninsule ibérique compte cinq fleuves principaux qui drainent, avec leurs affluents, 65% de sa superficie. Du nord au sud: l'Ebre (Ebro), le Duero, le Tage (Tajo), le Guadiana et le Guadalquivir. |
De régime pluvio-nival, l'Ebre a sa source dans la Cordillère cantabrique, il draine sur sa rive gauche le versant sud de la chaîne pyrénéenne et sur sa rive droite les Monts ibériques, avant de rejoindre la Méditerranée. Les quatre autres fleuves s'écoulent d'est en ouest vers l'Atlantique, ils s'inscrivent entre les plissements qui ont accompagné l'émergence de la chaîne pyrénéenne, en creusant souvent des profonds canyons dans le plateau central (la meseta). |
Le Duero et le Tage sont aussi les deux principaux fleuves du Portugal (Douro et Tejo) qu'ils traversent d'est en ouest. |